… sur le site du 106, la plus jeune, la plus petite et la dernière unité logistique des Forces belges en Allemagne.
1 mai 1979 | création du 106
La décision du Gouvernement belge de rapatrier la 7ème Brigade d’Infanterie blindée, des Forces belges en Allemagne (1) vers la garnison de Marche-en-Famenne, eut pour conséquence une réorganisation de la logistique. En effet, sa 7 Compagnie Ravitaillement et Transport était également chargée de missions territoriales d’appui. Pour en assurer la continuité, une nouvelle unité fut créée le 1er mai 1979 à SPICH : le 106 PELOTON RAVITAILLEMENT ET TRANSPORT, rattaché au 20 Bataillon Logistique. Sa mission : reprendre toutes les missions territoriales de la 7 Cie Rav Tpt et assurer l’appui logistique des garnisons de SPICH, ALTENRATH et WESTHOVEN.
(1) A la création de l’Otan, en avril 1949, par crainte d’une invasion soviétique, les troupes belges se voient confier la défense d’une zone de 60 km de large s’étendant d’Aix-la-Chapelle à Siegen, Soest, Brakel, Essentho et Arolsen en direction du Rideau de Fer. Les FBA représentent la contribution belge à la stratégie de l’Otan dite de «défense de l’avant», qui consistait à défendre, en cas d’attaque du Pacte de Varsovie, l’intégrité territoriale de la République fédérale d’Allemagne (fondée en 1949) au plus près de ce qui était, jusqu’à la réunification allemande le 3 octobre 1990, la frontière inter-allemande (Belga, juillet 2004)
mai 1979 | moyens de transport
Dans un premier temps, la 7 Cie Rav Tpt céda au 106 une section transport comportant 10 véhicules MAN Polycarburant, ainsi qu’une remorque Refrigerator 2T, destinée au transport de vivres surgelés. Au fil des semaines, l’unité put compléter sa dotation en matériel roulant. Le parc de véhicules du 106 comprenait 3 motos, 2 jeeps LAND ROVER 4×2, une camionnette UNIMOG Radio, une camionnette UNIMOG Génie Tractor avec système hydraulique, 17 camions MAN de type Z 311, 2 camions MAN KLA de type Z 311. A ces véhicules, il fallait encore ajouter e.a. deux remorques Refrigerator 2 t sur circuit électrique.
14 mai 1979 | premières missions assurées
En deux semaines, le 106 reprit les missions d’appui logistique de la 7 Cie Rav Tpt (1) … un tour de force applaudi dans les deux langues nationales par les unités ‘clientes’ : 1 Bataljon Karabiniers Wielrijders (1 Cy), 1 Compagnie Equipe Spéciale Reconnaissance (1 Cie ESR), 2 Regiment der Gidsen (2G), 3 Régiment de Lanciers (3L), 17 Bataljon Rijdende Artillerie (17RA), 14 Bataljon Luchtdoelartillerie (14A), 35 Bataillon d’Artillerie anti-aérienne (35A), 1 Bataljon Genie (1 Gn), 3 Bataillon de Génie (3 Gn), 15 Compagnie Génie (15 Cie Gn), 68 Compagnie Génie (68 Cie Gn), 119 Compagnie Citerne Heavy (119 Cie Cit Hy), 106 Peloton Ravitaillement et Transport (106 Pl Rav Tpt), 108 Section Field Pipeline (108 Sec Fd Pl), 200 Compagnie Matériel (200 Cie Mat), la Cellule Médicale de SPICH (Cel Med SPICH), le Peloton E de la 6 Compagnie de la Police Militaire, le Sous-Secteur et Place SPICH, le KL SIEGBURG (Service Travaux), le DR/SLF TROISDORF (Service Logement Familles), le Détachement C Int N° 1 (la Contre-intelligence) et le BPS 14 (le Bureau postal secondaire à SPICH), l’Athénée Royale de Rösrath, Koninklijk Atheneum van Bensberg, l’IMP de Rodenkirchen et le Club Wahnerheide.
Leur ravitaillement en vivres, habillement et équipement dépendait désormais de la plus jeune et plus petite unité logistique des Forces belges en Allemagne.
(1) La 7 Compagnie Ravitaillement et Transport quitta définitivement la garnison de SPICH et s’installa le 11 juin 1979 au camp Roi Albert à Marche-en-Famenne. Le PC y fut ouvert à 15h.
dès l’été 1979 | challenge sports du 106
La condition physique des militaires au sein des Forces Belges en Allemagne était en recul. Les résultats des Tests Militaires d’Aptitude Physique (TMAP) le prouvaient. Aussi, le Commandant en Chef des FBA (CCFBA) ordonna-t-il à toutes ses unités de mettre les sports d’équipe de côté et de mettre l’accent sur l’entraînement individuel et le cross. Cette mesure eut comme conséquence la suppression des sports d’équipe aux programmes sportifs.
A cette époque, la taille du 106 ne permettait de toute façon pas à la cinquantaine de militaires et civils de s’adonner aux sports d’équipe, les missions logistiques ne connaissant pas de répit.
Le 106 avait la chance de compter parmi son cadre deux brevetés de l’Institut Royal Militaire d’Education Physique (IRMEP). Le commandant d’unité mit cette richesse à profit en instaurant le Challenge Sports du 106, une compétition mettant les performances sportives individuelles à l’avant-plan. Ce challenge avait le mérite de stimuler les militaires à l’effort et à l’entraînement et en même temps de créer un esprit d’équipe.
Le Challenge Sports du 106 comprenait des épreuves d’athlétisme (100m, 200m, 400m, 1500m, saut en longueur, lancement du poids) et de natation (50m brasse, 50m libre, 100m libre). Les résultats des TMAP, du cross de 5600m et de la marche de 12km entraient également en compte pour désigner le sportif le plus méritant de l’unité.
1979-1980 | de rudes conditions
Pas question pour le 106 de prendre ses quartiers d’hiver … la logistique ne connaît pas de repos. Que ce soit à partir du Quartier Lieutenant Coppens ou des dépôts J & K blottis dans la Wahnerheide, le personnel du 106 affronta fin 1979, début 1980 un hiver des plus rigoureux.
18 janvier 1980 | nouvelles installations
Alors que le 106 continua à assurer ses missions d’appui logistique à partir de ses installations provisoires au Quartier Lieutenant Coppens et aux Dépôts J&K, le commandement militaire entama des travaux de rénovation dans le Quartier Colonel BEM Deschepper (1). Le 3ème Régiment de Lanciers qui s’y installa le 1er août 1978, et le 106, allaient en bénéficier.
Le 18 janvier 1980, le 106 déménagea vers ses nouvelles installations. Le regroupement des composantes du 106 permit plus de cohésion et de contrôle, un meilleur rendement des services fournis à la clientèle et une rationalisation des déplacements.
La Section Transport et sa maintenance restèrent toutefois dans le Quartier Lt Coppens, à proximité de la 200 Compagnie Matériel. Une grande partie de ce quartier était d’ailleurs aménagée pour l’entreposage du charroi de la plupart des bataillons.
(1) Alors qu’il commandait le 1er Régiment de Chasseurs Ardennais et qu’il effectuait une mission de reconnaissance sur les hauteurs de Suarlée, le Colonel BEM Robert Deschepper fut tué le 12 mai 1940 par une attaque aérienne de Stukas allemands.
30 mai 1980 | visite royale aux FBA
Visite du Roi Baudouin et de la Reine Fabiola aux Forces Belges en Allemagne. Une délégation du 106, composée principalement de miliciens, participa le vendredi 30 mai 1980 à l’accueil des souverains au Centre sportif à Weiden (1).
(1) VOX n° 21, photo de couverture, 5 juin 1980
13 et 14 septembre 1980 | parrainage avec la ville d’Enghien
La ville d’Enghien parrainait le 20ème Bataillon Logistique depuis le 9 mars 1962. A l’invitation de son bourgmestre, une délégation du bataillon et du 106 participa aux festivités organisées, les 13 et 14 septembre 1980, par la ville marraine.
Une gerbe de fleurs fut déposée au Monument aux Morts des deux guerres, à l’intersection des avenues Elisabeth et Albert I.
1981 | tableau d’organisation du 106
Présenté sous forme d’organigramme, le tableau organisation (TO) d’une unité en décrit la structure de commandement et énumère les différentes fonctions et spécialités.
L’organisation ‘pied de paix’ du 106 (TO-G-72-730-P-02) était établie comme suit :
– un état-major et services
– un bureau Technique logistique
– une section Approvisionnement Subsistances
– une section Approvisionnement Habillement et Equipement, comprenant le Milshop 14
– une section Approvisionnement Carburants
– une section Transport et Contrôle des Mouvements
En temps de paix, le 106 était composé de 57 personnes, soit 2 officiers (dont 1 de réserve), 12 sous-officiers (dont 1 de réserve), 38 brigadiers et soldats, et 5 employés civils.
Quant à l’organisation ‘pied de guerre’ du 106 (TO-G-82-730-W-00), elle fut calquée sur celle du temps de paix, renforcée e.a. de deux équipes de défense anti-aérienne. Au total, l’unité était composée en temps de guerre de 75 militaires, dont 2 officiers, 15 sous-officiers et 58 brigadiers et soldats.
1981 | le 106 sur ‘pied de guerre’
Jusqu’à présent, le 106 avait été uniquement chargé de missions territoriales d’appui logistique. Un an et demi après sa création, l’unité fut dotée d’un tableau d’organisation ‘pied de guerre’ (TO PG) et chargée d’une première mission ‘temps de guerre’ : la gestion et la défense de ‘DUMPS’ (1) dans la zone arrière des 1ère Division d’Infanterie blindée et 16ème Division Blindée.
En fait, le 1 (BE) Corps planifia de se constituer, en temps de crise ou de guerre, une réserve logistique avancée au profit de ses deux divisions. Situés à l’est de la Weser, ces ‘dépôts à l’air libre’ raccourcissaient non seulement les distances de réapprovisionnement, mais garantissaient surtout, en cas de destruction des ponts sur ce fleuve, de disposer d’une réserve logistique à portée de main.
Afin d’assurer sa première mission PG, le 106 s’engagea dans l’amélioration de sa capacité opérationnelle : formations, entraînements aux tirs, camps, exercices et manoeuvres se succédèrent à un rythme élevé. L’unité fut nécessairement évaluée lors des ORT (Operational Readiness Test) ou des évaluations NBC (Nuclear Biological Chemical).
(1) Dump : A temporary storage area, usually in the open, for bombs, ammunition, equipment, or supplies (1/3/73) – Dépôt temporaire, généralement à l’air libre, de bombes, munitions, équipements ou approvisionnements (1/3/73) (OTAN, Glossaire de termes et définitions, AAP, 2006)
2 octobre 1981 | passage au 4 Bataillon Logistique
Le 2 octobre 1981, le 106 Peloton Ravitaillement et Transport et la 200 Compagnie Matériel furent attachés au 4 Bataillon Transport qui, de ce fait, devint un bataillon logistique polyvalent. Le 4 Bn Log, dont la devise est ‘PATIENT – PUISSANT – PRUDENT’, fut commandé jusqu’au 29 octobre 1982 par le Lieutenant-colonel A. Vandamme. Son état-major fut basé à Ossendorf-Cologne, à 30 km de Spich.
La cérémonie de passage eut lieu au Quartier Lieutenant Deschepper à Spich, dans les installations de la 200 Cie Mat.
12 au 23 octobre 1981 | FTX Cross Country
Le FTX CROSS COUNTRY fut le premier ‘Field Training Exercise’ d’envergure auquel le 106 participa sur le territoire de la République Fédérale d’Allemagne. Organisé par le 1(BE) Corps, ces manoeuvres d’automne à grande échelle couvraient une zone s’étalant de Soest (RFA) au Rideau de Fer, à la frontière de l’Allemagne de l’Est. Plus de 5000 véhicules, 1700 véhicules blindés et 21000 militaires y participèrent. La météo ne fut pas un partenaire idéal et rendit les opérations militaires plus difficiles. La nuit, la température descendit en-dessous de zéro degrés, tandis que pendant la journée, il n’arrêta pas de pleuvoir.
Le 106 Pl Rav Tpt aligna un ordre de bataille ‘exercice’ hors normes. Hormis ses effectifs et ses moyens ‘pied-de-paix’, le 106 fut renforcé d’un peloton de transport lourd (camions Magirus, camions citerne 16m3, camions Seal Drum) et d’un peloton de protection. Ouvrant de nuit un point de distribution vivres et un point de distribution permanent en carburants, gérant un stock sur roues de carburants, le 106 était, pour des raisons de sécurité, fort dispersé, parfois sur plusieurs localités.
(1) photo de la rivière Weser en Allemagne
15 novembre 1981 | fête du Roi
« A la Défense, la tradition veut qu’aux alentours du 15 novembre, date de la Fête du Roi, les corps des officiers, des sous-officiers et des volontaires se rassemblent pour porter un toast au Roi. Les Forces armées ont rapidement considéré la Fête du Roi comme un moment privilégié pour exprimer les sentiments d’attachement et d’estime de l’armée à l’égard de son commandant en chef, le Roi » (1).
Au 106 Pl Rav Tpt également, les militaires ainsi que les civils se rassemblaient pour un toast au Roi pour montrer leur indéfectible attachement à la Maison royale. Cette cérémonie fut suivie par une deuxième : la remise du Challenge Sports du 106 et des mérites sportifs.
Remise du mérite sportif 1981 par le commandant d’unité
(1) VAN DEN BUSSCHE Eddy, Le Protocole en Belgique, Ed. UGA, 2008
novembre 1981 | conversion des camions du 106
En novembre 1981, le 106 termina la conversion de tous ses camions MAN Polycarburant. Ils furent remplacés par des nouveaux camions MAN Z311 (1), également dénommés MAN II.
L’échange s’effectua auprès de la 250ème Compagnie Parc du matériel roulant qui, depuis le Camp Reine Astrid à Propsteier Wald, près d’Eschweiler (Aix-la-Chapelle), réceptionna les nouveaux véhicules destinés au 1 (BE) Corps.
(1) AMICALE DU 4ème BATAILLON LOGISTIQUE, Le matériel et l’armement
octobre 1982 | photo de groupe
Photo de groupe du 106 Peloton Ravitaillement et Transport prise en octobre 1982 à SPICH au Quartier Colonel BEM DESCHEPPER.
29 octobre 1982 | nouveau chef de corps au 4 Bn Log
« Le départ d’un chef de corps est toujours un événement à l’armée, d’autant plus quand celui qui prend congé de ses hommes fut apprécié pour ses qualités personnelles, son honnêteté et son discernement. Le Lieutenant-colonel A. Vandamme fait partie de ces chefs que l’on ne rencontre pas assez dans une carrière », raconte Eric de Séjournet.
A l’occasion de la remise de son commandement au Major BEM Gaspard Ir, une cérémonie militaire fut organisée le 29 octobre 1982 au Quartier Klerken à Ossendorf, près de Cologne.
Le 106 Peloton Ravitaillement et Transport et la 200 Compagnie Matériel, les deux unités qui avaient rejoint le 4 Bataillon Logistique en dernier (1), eurent l’honneur d’encadrer le fanion du bataillon. Cet étendard (2) porte la citation ‘Campagne 1914-1918’ et fut attribué par l’Arrêté Royal 29321 du 15 novembre 1930 au 4ème Corps des Transports (3).
Hormis les détachements des 12 Compagnie Transport, 17 Compagnie Transport Lourd, 130 Compagnie Habillement et Equipement et de la 200 Compagnie Matériel, deux unités alliées jumelées avec le 4 Bn Log furent présents : le Transportbataillon 801 (unité allemande casernée à Lippstadt) et le 2 Group Royal Corps of Transport (British Army of the Rhine, casernée à Düsseldorf).
(1) > 2 octobre 1981 | Passage au 4 Bataillon Logistique
(2) La photo de cet étendard est reprise dans la barre latérale de ce site
(3) Amicale du 4e Bataillon Logistique
mars 1983 | leçons de la guerre des Malouines
La guerre des Malouines, qui opposa Argentins et Britanniques entre avril et juin 1982, eut des répercussions inattendues jusqu’au niveau du 106. « En effet, en mars 1983, nos amis britanniques de la BAOR (1), basés à Rheindahlen (près de Mönchengladbach), invitèrent leurs homologues allemands et quatre officiers du 4 Bataillon Logistique à participer à une journée d’information sur ‘The Falklands War’. Ils expliquèrent les tenants et aboutissants de cette guerre, pourquoi ils répliquèrent (‘en raison du droit international, qui commande de ne pas laisser impunie une agression par une dictature, du droit à la légitime défense et des droits de l’homme’), et comment ils en chassèrent les Argentins », raconte Eric de Séjournet.
« Afin d’acheminer rapidement des troupes au bout du monde, les Britanniques avaient mis en place une incroyable opération logistique intégrée, mobilisant quasi toutes leurs forces. Ils avaient même réquisitionné des navires étrangers, du moment qu’ils battaient pavillon britannique … ‘In the name of the Queen’. Ce qui m’avait frappé, c’est que pendant toute la traversée de l’Atlantique Nord vers l’Atlantique Sud, ces militaires anglais, pourtant professionnels et aguerris, insistèrent spontanément (en anglais ‘they beg spontaneously’) pour plus de cours et d’exercices de tir.
Puis, quand vint le moment de débarquer sur les Falklands, il s’avèra que le soldat britannique était confiant et rassuré, sachant notamment que dans son armée, un soldat sur deux avait suivi des cours de premiers soins. Il savait donc que son ‘ailier’ gauche ou droit saurait comment agir au cas où il serait blessé ».
« Mais quelle fut l’implication pour mon unité ? A l’époque, l’armée belge exigeait qu’un soldat sur dix soit formé dans le domaine de l’assistance médicale. De retour au 106, mon compte-rendu au personnel marqua les esprits, qui plus est, nous voulions faire mieux que la norme. Avec l’aide du Commandement Médical de Spich (C Med), plusieurs militaires s’inscrivirent rapidement à l’Ecole Royale du Service Médical à Gand (ERSM) et y obtinrent leur brevet de secouriste. ‘Lessons learned’ ».
(1) BAOR : British Army of the Rhine
26 août 1983 | passage de témoin
Le 26 août 1983, le Lieutenant Eric de SÉJOURNET de RAMEIGNIES remit les destinées d’une unité « qui respire l’entreprise familiale » (1) entre les mains du Capitaine Jean-Pierre BOURGEOIS.
La réception fut rehaussée par la présence du commandant du Sous-Secteur et de la Place de SPICH, les chefs de corps du 2de Regiment der Gidsen, du 3ème Régiment de Lanciers, du 35ème Bataillon d’Artillerie anti-aérienne, du 1ste Genie Bataljon, les représentants du chef de corps des 1ste Regiment Cyclisten, 17de Bataljon Rijdende Artillerie, 14de Bataljon Luchtdoelartillerie, 3ème Bataillon de Génie, 4ème Bataillon Logistique, et également les commandants de la 119ème Compagnie Citerne Heavy, des 10ème et 12ème Compagnie de Transport, de la 17ème Compagnie de Transport Heavy, de la 130ème Compagnie Habillement et Equipement, ainsi que les représentants de l’Etat-Major de la Section Logistique du 1 (BE) Corps, de la 15ème Compagnie Génie, de la 200ème Compagnie Matériel, et de différents services de la garnison de SPICH.
(1) Journal du Corps n° 247 du 1er décembre 1983, p.1 et 4
1 décembre 1983 | lever de rideau sur le 106
Le journal d’information du 1er Corps d’Armée et des Forces Belges en Allemagne publia le 1er décembre 1983, en première et quatrième page, un article intitulé « Lever de rideau sur le 106 Peloton Ravitaillement et Transport » (voir 23 août 1983, ci-avant). Extraits du « Journal du Corps » (1), diffusé en deux langues (2) :
« En ces temps-là, la 7e Brigade d’Infanterie blindée était toujours stationnée au sein des FBA; et la 7e Compagnie Ravitaillement et Transport assurait son bien être tout en fournissant l’appui logistique territorial aux unités des garnisons de Spich, Altenrath et Westhoven. Puis sonna l’heure de la grande mutation qui vit la 7e Cie Rav Tpt déserter Spich pour suivre sa brigade qui allait planter définitivement ses assises à Marche-en-Famenne. Les trois garnisons en question furent ainsi bien involontairement délaissées. Il fallait donc faire faire quelque chose. C’est alors que le 106e Peloton Ravitaillement et Transport entra en scène. Tout sur cette jeune mais importante unité en page 4. »
« La 7e Compagnie Ravitaillement et Transport avait accompagné sa brigade à Marche-en-Famenne en 1979, l’appui logistique territorial des garnisons de Spich, Altenrath et Westhoven était mis en péril. Il fallait donc remplacer cette unité afin d’assurer la continuation des missions. Porté sur les fonts baptismaux par son père nourricier, le lieutenant Jonkheer de Séjournet de Rameignies, le nouveau-né fut inscrit aux registres militaires sous le nom de 106e Peloton Ravitaillement et Transport. Ce fut un jour de fête puisque c’était le 1er mai 1979. Dépendant à l’origine du 20ème Bataillon Logistique, le 106e Peloton Ravitaillement et Transport fut attaché le 2 octobre 81 au 4e Bn Logistique commandé par le lieutenant-colonel BEM Gaspard, Ir (3) »
Le 106e Peloton Rav Tpt est donc l’une des unités les plus jeunes de notre armée mais aussi une des moins peuplées : deux officiers (4), onze sous-officiers et trente-neuf brigadiers et soldats volontaires et miliciens : cinquante-deux hommes, ce n’est pas la toute grande foule. Même en y ajoutant les cinq membres civils (MOC). Divisez 52 par 2 et vous connaîtrez l’importance du charroi de l’unité : 19 camions MAN, deux Unimog, 2 Jeeps et 3 motos Bombardier, soit 26 véhicules.
C’est le 26 août dernier que le lieutenant de Séjournet de Rameignies remit entre les mains du capitaine Bourgeois les destinées d’un peloton qui respire l’entreprise familiale (…). Cette infatigable travailleuse (la fourmi) représentée sur le blason de l’unité n’a pas été choisie sur un coup de dès. Car si ça ne fourmille pas au 106e, le boulot abattu est considérable. Quatre sections composent le peloton : l’état-major,la classe I (vivres), la classe II (habillement, équipement, couchage), et la section Transport. Viendra sans doute s’y ajouter la classe III (carburants et lubrifiants) dont l’infrastructure est déjà en place (…). Il règne au peloton un esprit bon enfant qui facilite considérablement l’exécution des nombreuses missions. Les hommes du 106e Peloton Ravitaillement et Transport … des gars ‘fourmidables’ sur lesquels on peut compter. »
(1) Journal du Corps n° 247 du 1er décembre 1983, p.1 et 4
(2) ‘Korpsjournaal’ pour les néerlandophones
(3) Le Major BEM Gaspard succéda au Lieutenant-colonel A. Vandamme le 29 octobre 1982
(4) Un officier d’active et un officier de réserve
8 juin 1989 | Vox
L’hebdomadaire militaire VOX consacra le 8 juin 1989 ses couvertures au 4e Bataillon Logistique, « la seule unité qui assure toutes les missions ravitaillement, matériel et transport » pour le 1 (BE) Corps en République Fédérale d’Allemagne. « Il se compose, outre d’une compagnie d’état-major, des 12e et 17e Compagnie Transport, de la 130e Compagnie de Réparation Habillement et Equipement, ainsi que de la 200e Compagnie Matériel, sans oublier le 106e Peloton Ravitaillement et Transport ».
« Ce peloton est, sans doute, la plus petite unité indépendante du 1 (BE) Corps. Mais elle assure une mission importante : l’approvisionnement en vivres, carburant et équipement de nombreuses unités casernées à Spich ».
(1) VRANCKX St. et BRAEKEVELT J., 4 Bn Log, patient, puissant, prudent, in VOX 18 du 8 juin 1989 (la ‘une’, troisième et quatrième de couverture et pp 6 et 7), Service de l’Information du ministère de la Défense nationale
1989 | « Request clear to fire » au Camp de Lombardsijde
Le 106 était doté entre autres de deux camions MAN KLA de type Z 311, chacun équipé d’une tourelle Mi.50 et de 4 mitrailleuses Mi.50. Cet armement était destiné à la défense anti-aérienne. Aussi, les titulaires de ces véhicules devaient-ils suivre une formation spécialisée d’une semaine à l’Ecole d’Artillerie anti-aérienne (EAA) au Camp de Lombardsijde afin d’y obtenir le brevet de ‘Mitrailleur AA’ (anti-aérien).
Sur le polygone de tir anti-aérien du camp, les mitrailleurs du 106 s’entraînèrent sur une cible tirée par un petit avion téléguidé, appelé l’Ultima. Ce dernier était «fabriqué intégralement par la section Drones de la Batterie AA-autodef de l’EAA et coutait 80.000 francs» (1). Nos mitrailleurs avaient donc tout intérêt à tirer sur le ‘tutt’ au bout du filin tiré par l’avion, plutôt que de descendre l’avion. A la fin de la séance de tir, le petit avion télécommandé pouvait tomber en mer et était récupéré par un petit Hovercraft, le Barbara A999.
(1) Sénat de Belgique – Annales parlementaires n° 1-126, séance du lundi 7 juillet 1997
1989/1990 | Loisirs et sports
Les efforts conjugués des services d’information sociale et culturelle (ISC) des différentes unités de la garnison de Spich assuraient aux militaires belges et à leur famille diverses activités de loisirs et de sports.
Dans le domaine du sport, ils pouvaient ainsi compter sur un bassin de natation, des terrains de tennis, football, volley-ball, ou s’adonner aux échecs, au self-défense, à la plongée sous-marine, au tir à l’arc et au pistolet, à la pêche, au windsurfing, à la marche, au cyclo, …. sans oublier d’inscrire leurs enfants aux mouvements de jeunesse.
Quant aux loisirs, l’offre était également vaste : point de vente de livres et journaux, labo-photo, salle de lecture et de télévision. Sur le plan culturel, les Belges disposaient à Spich d’un Centre culturel, d’une bibliothèque et d’un cinéma de garnison.
Pour le personnel du 106, la cafétéria La Fourmi était le lieu privilégié de détente, pour se retrouver entre collègues, ou le soir et le week-end entre amis ou entre familles. La consommation de boissons alcoolisées y était bannie … une particularité bienveillante du 106, instaurée depuis sa création en 1979.
juin 1990 | 6 heures vélo de Spich
Le 106 Peloton Ravitaillement et Transport organisa pour la première fois en juin 1990 les ‘6 Heures Vélo de Spich’. Le trophée fut remporté par la 1 Compagnie Equipe Spéciale Recherche, des militaires de haut vol et très entraînés.
La plupart des unités de la garnison de Spich y participèrent avec des équipes de six coureurs. Si les casernes d’Altenrath et d’Ossendorf étaient également représentées, quelques équipes civiles et clubs cyclo s’y inscrivirent aussi.
1992 | reprise du dépôt de carburants de Konzendorf
En 1992, le dépôt Cl III de KONZENDORF fut rattaché au 106 qui devint la 106 Compagnie Ravitaillement.
29 janvier 1993 | le 106 appelé à disparaître
« L’approbation du plan de restructuration de l’armée par le gouvernement, qui prévoit une réduction de moitié des effectifs militaires, aura pour conséquence la dissolution de très nombreuses unités de la Force terrestre d’ici 1997», rapporte Le Soir. «La liste des unités dissoutes en 1993 et 1994 compte une dizaine de bataillons d’infanterie, d’artillerie ainsi qu’une multitude de compagnies et de centres logistiques ».
La garnison de Spich ne fut pas épargnée : le 2e Chasseurs à Pied (2 Ch), le 35 A (chars anti-aériens Guépard), et la 106 Compagnie Ravitaillement et Transport, dont la dissolution fut planifiée pour 1994.
(1) ALSTEENS Olivier, Les unités terrestres appelées à disparaître, in Le Soir, 22 février 1993
en mémoire
Depuis 1979, les amis du 106 Peloton Ravitaillement et Transport déplorent la disparition de treize FOURMIDABLES. Nos pensées vont vers celles et ceux qui, au sein des Forces belges en Allemagne, ont servi leur pays avec dévouement et oeuvré pour la paix, ainsi que vers leurs proches.